Et aime-toi et le ciel t’aidera…
J’en rencontre, de ces rescapé(e)s de la souffrance, des épreuves, des chemins égarés – ceux que l’on appelle chemins de traverse… Des guéris ou des lutteurs permanents. Des qui ont tué tous les démons et des qui désormais les reconnaissent et récitent les mélopées magiques qui les font se taire, pas pour toujours mais assez pour qu’ils entendent, eux, le son de la vie d’aujourd’hui et l’envie des demains qu’elle annonce.
Qui n’en rencontre pas ?
Mais peu savent de quelle sombre forêt ils (ou elles) sortent, parce que si souvent on les voit gourmands, plutôt sereins, pleins de petits bonheurs et grands contentements, sans modestie diminuante ou fierté démesurée. Même s’il reste des cicatrices et des hésitations. Ils se connaissent, ils ont fait le tour d’eux-mêmes (encore que le tour n’est jamais aussi complet qu’on le pense), se sont détestés, traités de tous les noms, trouvés nuls, moches, incapables, trouillards jusqu’au moment où ils se sont aidés, se sont aimés. Se sont pris par la main, parfois l’ont confiée à de l’aide professionnelle. Parce que c’est une belle chose que de poser le regard sur soi pour voir qu’ici, non, on ne saura pas faire tout seul, on s’est perdu ou va se perdre, on ne veut plus souffrir à ce point, on veut de nouveau sourire en entendant la pluie et les ronronnements d’un chat, une voix aimée au téléphone, en embrassant quelqu’un dont le parfum nous est familier comme celui des draps fraichement lavés…
Peu la connaissent, leur histoire, parce qu’ils semblent voguer sur une mer trop lisse, titillés par de tendres rayons de soleil, bercés par l’écho de rires lointains qui leur arrive emmêlé avec des effluves de pain d’épices et jasmin. On se dit qu’ils ont dû naître le derrière dans le beurre, entourés d’amour, couronnés par la chance, courtisés par le succès.
Or l’amour, la chance, le succès… ces fées imprévisibles l’ont été pour eux aussi, imprévisibles. Et cruellement capricieuses, le plus souvent. Marraines sévères qui les guidaient sans pitié vers cet aujourd’hui dont le confort tire ses plus grands atouts de la force.
Du refus d’être une victime.
Parce que les victimes ne vivent pas vraiment sauf dans l’écrin de « ce qui leur est arrivé ». Un jour. Des mois. Des années parfois. Et qui a, tout d’un coup, ceint leur existence de cette douleur érigée qu’on ne doit pas combattre.
Le ciel aime ceux qui s’aiment assez pour s’aider… et les aide.
Qu’est-ce qu’on gagne quand on met le premier commentaire? lol. Je suis d’accord a priori avec ton article, mais n’ayant jamais connu de grands drames dans ma vie (comme perdre des enfants, p.ex.), je ne juge pas ceux qui se complaisent dans le rôle de victimes car je ne sais pas comment je réagirais dans ce cas-là.
Bon week-end Edmée.
Je pense que tu peux l’imaginer d’après comment tu affrontes la vie en général. On ne devient pas de grands combattants en une nuit: on commence par les petites luttes : les mises à l’écart en classe, les ta maman est moins belle que la mienne, les pourquoi t’as pas des vraies Nike mais des imitations, les coups de coude et d’épaule, les lalananère, etc…. 🙂
C’est vrai qu’il faut s’aimer, et quelquefois se faire aider pour découvrir cet amour…Les victimes ont une jouissance de la vie, mais triste et amère, et empoisonnent celle des autres.
Leur jouissance a aussi un zeste, très âpre, d’envie du « bonheur » des autres, qu’ils gâchent sans scrupules parce que « eux »… ils ont l’excuse du martyre… et on doit les « prendre tels qu’ils sont »… 😦
C’est bien vrai ce que tu écris là!
Bien parlé, Ponce Pilate, hein ? 😀
Ah ! oui, c’est tellement vrai.
J’ai une (chance) c’est que j’adore relever des défis, me battre, comme tout le monde la vie ne m’a pas épargnée, mais quand pour un temps je suis vaincue, il y a toujours un sourire, un air de musique, la pluie, un regard … Et la vie reprend tout son sens 🙂
Il y en a que la nature a armés d’une nature audacieuse, c’est vrai, et c’est un atout. Qui savent que dans la vie on n’a que ce qu’on se gagne soi-même. D’autres, moins armés peut-être, ont pourtant l’accès aux conseils; à l’aide, qu’ils refusent parce qu’ils « n’en ont pas besoin ».
Moi aussi j’aimela vie et je pense que c’est un peu ça qui fait la différence: on aime vivre même si on se passerait des gifles et drames, ou on la voit comme une fatalité.
La vie est une vallée de larmes. (Pour eux, pas pour nous 🙂 )
C’est très juste ce que tu écris; ça me rappelle une phrase de Salomé, la fille d’Hérodiade, dans la Tentation de saint Antoine de Flaubert. L’ermite Antoine voit Salomé lui apparaître en songe et lui dire: « Je ne suis pas une femme, je suis un monde » mimant l’univers infiniment vaste d’une seule personne. Et c’est exactement ça.
Nous avons tendance à réduire l’individu à de petits détails extérieurs, lui collant une étiquette, le rangeant dans une case, le rapetissant à l’extrême. Et c’est tout le contraire, chaque être a une ampleur, une profondeur, une essence en 3, 4, 5, 6 dimensions et au-delà avec des strates de subtilité. Souvent imperceptibles par les autres, on peut aussi soi-même ne pas tout voir en soi. On ouvre une à une les portes, d’autres pas, d’autres plus tard mais tout est là et c’est à nous seul d’y participer ou non.
(J’espère n’être pas trop obscure… 😉 )
Non je t’ai bien suivie 🙂 … c’est une parfaite image. Et si nous nous limitons nous-mêmes, nous sommes notre propre prisonnier. Nous érigeons nous-mêmes les murs infranchissables de la geole. Nous avons des forces, nous avons de l’aide, nous avons des courages. A nous de leur ouvrir la porte… Tu as raison!
Un très bel article d’une grande justesse, qui met le doigt sur les blessures secrètes, le mal-être, les plaies cachées que nous avons tous, car la vie est pour aucun de nous, un long fleuve tranquille. C’est le plus souvent une aventure à haut risque, une traversée par gros temps, une épopée semée d’embûches.
Et dire qu’on aime ça dans les camps scouts 🙂 Et que des gens paient pour participer à des « aventures extrêmes ». Et puis un décès, une perte d’emploi ou un divorce et tout s’effondre 🙂
Ah combien je me reconnais dans ce billet, Edmée (c’est vrai que ce n’est pas la première fois que je me reconnais dans tes écrits)
Je continue à penser que c’est une chance d’avoir de l’audace, d’avoir été douée de la faculté de se retourner sur soi-même pour essayer de faire bouger les choses qui ne vont pas dans notre vie. C’est pourquoi je ne jette pas la pierre aux faibles, aux mous du genoux, qui ne parviennent pas à s’extirper de relations compliquées ou de situations mortifères. C’est vrai qu’on rencontre des gens qui sont morts il y a dix ans et qui ne s’en sont pas aperçus. Ils m’inspirent plutôt de la pitié, et je préfère être comme je suis et remercier la vie pour cela…
baci sorella
Moi je jette la pierre – une grosse – à ceux qui usent de leur faiblesse pour empoisonner la vie des autres. Du genre « après ce que tu m’as fait, ma vie est fichue » « avec l’enfance que j’ai eue, il faut comprendre mon horrible caractère et tous vous écraser patiemment » « après ce qui m’est arrivé, vous devriez tous avoir une compassion éternelle pour moi ». Bref « après ce qui m’est arrivé » tout le monde devrait se dévouer autour de moi.
Là je jette une bordée de pierres. 🙂
Mais il est vrai que sortir de relations compliquées peut prendre des années, sembler impossible, et en tout cas être très difficile. Chacun son temps de « mûrissement » dans une situation. C’est en effet triste pour eux, mais en général ceux-là ne pèsent pas sur les autres, ils savent être le socle fragile et être avant tout victimes d’une situation qu’ils permettent. Un jour, on l’espère, ils cherchent l’aide ou trouvent leur force. On l’espère.
Oui je comprends le distinguo que tu fais. je ne parlais pas de ceux qui emm…tout le monde. Mais simplement de ceux que la vie a trop entamés, et qui n’ont pas eu la chance d’être munis d’une vraie niaque pour pouvoir réagir…
Merci pour ce texte réjouissant, Edmée 🙂
J’ai une sorte d’aversion pour ceux qui se voient en victime… parce qu’en eux je reconnais une part de moi, que je n’aime pas sentir se manifester. Oui, il m’arrive de penser, et même de dire, que « par la faute de l’autre » je suis dans une posture qui me déplaît. Or personne n’a le pouvoir de me contraindre à demeurer dans une situation qui ne me plaît pas ! Quand je prends conscience que par facilité j’accuse l’autre, ou m’en plains, je comprends enfin qu’il me revient de faire les efforts nécessaire pour bousculer la situation en place.
Reprendre le pouvoir sur soi, sur les circonstances, c’est une fierté. Et c’est aussi une façon de s’aimer que de prendre soin de notre équilibre.
Tu résumes parfaitement ce que je veux dire. Il nous arrive à tous de nous sentir victime (et de l’être jusqu’à un certain point) des autres ou des évènements mais comme tu dis… on a aussi le pouvoir de se remettre en question et de décider qu’on ne veut pas rester dans ces murs-là! Je me souviens avoir vu une psychologue lors de mon divorce, et lui avoir rabâché les oreilles de « mon mari a gâché ma vie » (il avait bel et bien gâché une bonne partie de ces années 🙂 ) et elle m’a dit « Votre mari n’a pas gâché toute votre vie, et vous êtes très jolie ». Elle a détourné mon attention, a désamorcé quelque chose et m’a fait un cadeau – car dans l’état où j’étais, je me trouvais naturellement….mooooooooche!
J’ai souris à ton excellent article…
Le ciel ne fait pas partie de mes attentes, de mes espoirs… Je n’attend rien de lui non plus, pas plus que les fées, les incantations ou autres billevesées comme cet Amour que les contes pour enfants nous serinent dès la plus tendre enfance…
Se sentir victime est une reconnaissance des faits, afin de cesser de culpabiliser, de se détruire parce que d’autres ont insinué du poison en nous (en général les auteurs des malfaisances)…
C’est le statut de victime qui doit être dépassé ensuite, parce qu’il n’y a rien à attendre d’autrui ; surtout pas des « culs beurrés » qui ne peuvent pas comprendre ce qu’est la rugosité du sable abrasif…
J’ai adoré ton texte, tu ne cesses de me surprendre avec tes réflexions profondes.
Mais oui, nous sommes tous ici et là « victimes » mais comme tu dis, le reconnaître est aussi déjà un peu cesser de l’être puisqu’on prend ses mesures, ses distances, ses résolutions. Par contre rester figés dans « c’est pas ma faute et donc je ne dois rien faire pour aller mieux »… c’est vraiment un gaspillage de soi 🙂
On ne doit pas « attendre » d’autrui mais de soi en effet, mais il y a de bonnes fées qui errent et ont des baguettes magiques inattendues 🙂
Le pouvoir de la victime est un thème qui m’est cher et je trouve cet article particulièrement incisif et vrai. Les rabâcheurs et les rabats-joie empoisonnent souvent l’existence. La liberté consiste aussi à se construire de petits murs contre les postillons de l’amertume.
Bien dit… je ne les supporte pas non plus, ces glorieuses victimes nimbées de souffrance qui veulent que l’on geigne en choeur avec elles!
Coucou Edmée !
Te voilà repartie dans un de tes sujets favoris !
Bien-sûr que tout le monde a encaissé sa dose de tracasserie. Lorsque l’on est enfant, c’est pardonnable de s’en rendre malade, car l’enfant est vulnérable et n’a pas toujours la force de positiver. Mais à l’âge adulte, il convient d’avoir un minimum de recul pour dire merde à ceux qui te veulent du mal. C’est pas facile, mais certains doivent pouvoir y arriver. C’est une question de tempérament. Mais il convient de ne pas ressasser ses malheurs, et surtout de ne pas faire subir à ceux qui n’y sont pour rien. Lorsque le malheur est trop lourd à supporter, comme la perte d’un enfant, il faut mieux se supprimer si notre mort ne fait de mal à personne.
Pardonnes moi ce charabia, car j’ai du mal à m’exprimer sur ce sujet, comme j’ai du mal à saisir exactement ce que tu veux dire, mais ça m’embêtais de repousser encore mon com. Tu sais que je n’aime pas m’appesantir sur tout cela ! Peut-être parce que j’ai plus que ma part à encaisser et que ça ne regarde que moi et que je trouve que chacun devrait en faire autant ?
Bisous Edmée et bon dimanche !
Florence
Mais tu as en fait très bien répondu… et soulevé aussi un point: il faut savoir se détacher de ceux qui nous nuisent, et bien souvent c’est ça que les geignards ne sont pas arrivés à faire. Il y a certainement des cas où c’est impossible malgré tout mais alors on a le devoir de vivre quand même et de se créer sa provision de bonheurs: on choisit ses distractions, ce qui nous allège l’esprit, ce qui nous fait rire et sourire. Le fardeau est ainsi plus léger, et au moins… on ne contamine pas les autres avec son propre mal de vivre!
Bisous Florence
Cette riche réflexion renvoie mes pensées vers une femme qui fut la meilleure amie de ma mère. La première à me porter dans ses bras. Elle était déjà mère d’un fils, et d’une fille quand je suis né. Avec son troisième enfant, nous n’avions que quelques jours de différence. Tous les quatre avons grandi ensemble. Nous sommes toujours restés en contact même quand nos vies d’adultes nous ont menés dans différentes voies. Trois enfants, dont elle a eu à porter le deuil. Y-a-t-il pire souffrance pour une mère aimante ? Ce que tu dis est tout à fait exact. Je sais pertinemment que peu de personnes ont été les témoins de son désespoir. Elle s’est noyée dans un travail acharné pour mener l’entreprise familiale vers une grande réussite. J’étais déjà redescendu en province quand le dernier, de ses enfants, qui était son aîné, est décédé brutalement après un accident. Il y a quelques mois à peine. Ce dernier deuil l’a entrainée vers « une mer trop lisse » qui ne lui correspondait pas. L’âge aidant, le désespoir aussi, elle a baissé les bras. Jour après jour je l’ai vu perdre goût à la vie. À tout ce qui l’intéressait aussi. Certains disaient d’elle qu’elle n’avait de cœur. Incommensurable bêtise quand on a eu la chance d’être de son intimité. Elle refusait simplement qu’on la regarde comme une victime et avait coutume de dire, « ma rancœur, c’est le Bon Dieu qui la connaîtra ». Je suis heureux de me souvenir d’elle dans les commentaires de ton blog. Personnellement je me contente de la « vie d’aujourd’hui ». Demain reste toujours hypothétique.
Voici une vie, décrite par toi, qui illustre exactement ce que je dis. Une amie de ma mère a aussi perdu trois de ses enfants – sur les 5 – et jamais elle n’a cessé d’être compatissante envers les autres, de sourire et de cueuillir chaque occasion de s’amuser. Je pense à mon père aussi, orphelin (et fils unique) à 23 ans, puis perdant un oeil l’année suivante. Jamais il n’a parlé de ce que ça avait pu lui faire alors. Il était pudique et aimait la vie. Nous connaiissons tous trop d’exemples de gens qui sont revenus de loin et sourient pour nous laisser berner par le goût du martyre…
J’ai remarqué que les gens frappés de grands malheurs se plaignaient beaucoup moins que les autres. Remarques-tu ces parents d’enfants handicapés. Les entends-tu se plaindre? Moi, très peu. Je me souviens d’une dame qui avait soigné durant vingt son fils handicapé. Il était atteint d’une maladie dite orpheline, il n’avait pas d’épiderme sur une grande surface de son corps. Il devait être entouré de pansements perpétuellement, ne savait aller seule aux toilettes. La nuit, elle lui tenait la main. Pour payer les soins, l’époux devait travailler le jour et le soir, il donnait cours. J’ai connu cette dame durant les dernières années de sa vie. Son fils était mort, son mari aussi. Elle me racontait sa vie, bien sûr, mais sans vraiment se plaindre. Elle m’accueillait chaque jour avec le sourire et me paraissait contente de tout et de rien.
Et lors des guerres, les gens qui perdent tout, ne savent pas qui a survécu de leur famille, errent ici et là sans perdre la tête…
Chapeau pour cette dame que tu décris… et nous en connaissons tous, des gens comme elle. J’ai une cousine qui aurait bien des excuses pour ululer son désespoir à la lune et au contraire, bien que fragile, ne se « plaint » que pour un peu ironiser sur ce qui l’affole pour rien, mais est toujours prête à rire de bon coeur!
Les personnes qui ont subi de grandes douleurs n’étalent pas leur souffrances et par leur attitude nous donnent souvent des leçons de vie. Ce sont les « chouineurs » qui nous polluent l’existence en parlant sans cesse de leurs petits bobos ou des petits riens qui leur arrivent en en faisant des montagnes. Pour s’en protéger car il n’apportent rien, il faut les éviter. Malheureusement, pour se sortir de la victimisation, nous ne sommes pas tout dotés des mêmes moyens pour remonter les pentes. Finalement avec une vie plus facile maintenant, on s’aperçoit que les gens sont de moins en moins aptes à se prendre en charge et ont besoin de plus en plus de psychologues ou de médicaments. Faut-il donc que les douleurs soient intenses et avoir une vie pénible pour être capable de s’en sortir sans aide extérieure, ce que faisaient nos ancêtres ? On s’aperçoit que plus la vie est facile et moins ont est fort psychologiquement. A méditer ……
J’ai aussi souvent cette sensation, que plus la vie est aisée plus les gens se trouvent « lésés » ou frustrés avec rien du tout ou presque, ou alors on leur souligne combien ils sont malheureux de ne pas avoir la perfection dans leur vie et ils y adhèrent… Vrai que tout le monde n’a pas les mêmes outils pour sortir de la victimisation, et qu’il y a tout un contexte qui rend même la chose parfois impossible. Mais certains ont l’air de ne même pas chercher à aller mieux… Je connais des gens qui ont su inverser les choses dans leur couple par exemple, mais ça demandait, finalement, une honnête introspection aussi, que beaucoup n’ont pas envie de faire: ils préfèrent être « victimes » que vicitmes et complices!
Je crois au contraire qu’il est important d’accepter d’être parfois victime et de « traverser » la souffrance et la douleur. Il ne s’agit pas de s’y vautrer et d’ y rester. C’est ainsi que la résilience est possible et qu’elle se transforme en richesse. Les « petits soldats » courageux et lutteurs restent un peu raides et deviennent la plupart du temps une sorte de donneurs de leçons assez pénible.
Oui, comme dit dans les commentaires, on est forcément parfois victime, même si « consentante » 🙂 Et c’est vrai que pour affronter une douleur il faut l’accepter et la reconnaître, mais ce que je trouve difficile à encaisser, ce sont ceux qui se complaisent dans le rôle de vicitme et refusent de s’en échappper… Car le mal qu’ils se font, passe encore, mais ils s’agrippent aux autres, ou alors sont tout le temps en conflit…
Pour rebondir sur le dernier commentaire, Edmée, j’avoue que ces personnes, ces couples « tout le temps en conflit » (comme nous en connaissons sans doute tous & toutes) restent pour moi un douloureux mystère. Chez eux l’affrontement perpétuel semble devenu une manière de vivre. Une psy m’a dit un jour : « ils y trouvent leur compte ». Peut-être, mais à quel prix ? Et je suis de ceux qui fuient les tensions éveillées par des riens, qui gâchent l’ambiance et finalement éloignent ceux qui ne les supportent pas. Mais je m’en désole.
Je pense aussi que beaucoup y trouvent leur compte… chacun tient l’autre, et chacun se cache derrière l’idée réconfortante que si leur vie n’est pas un feu d’artifice, c’est la faute de l’autre. Seuls ils feraient, et feraient, et feraient encore mais « que voulez-vous »… ils sont coincés!
Moi je ne pourrais pas non plus, n’ai pas pu d’ailleurs.
Chacun a ses manières d’être. On peut lutter par le silence dans le désaccord de l’enfance opprimée. La révolte intérieure. Il y dans certaines vies comme une fatalité qui se revient, comme un cercle qui emprisonne. Derrière les apparences , il y a des souffrances qui se taisent…Il y a des vies en marge…
Vrai qu’on n’a pas toujours le moyen de réagir ouvertement, selon la situation et l’âge qu’on a. Mais il faut réagir pour soi, peu importe comment, il faut trouver ce qui nous aide, nous tient enlacés à la vie, nous donne des joies à en espérer en dépit de tout, nous crée notre « soi même », même si petit et discret.
perso j’m pas les lavettes ptdr
Les lavettes certainement pas non plus.Maintenant ceux qui « ont du mal » mais font ce qu’ils peuvent sans gnangnanteries, je les appuie du mieux que je peux…
Merci pour ce billet qui me parle.
Chacun fait ce qu’il peut, avec ce qu’il a reçu. Après, il faut pouvoir aussi faire un tri sélectif de ce qui convient, les épreuves aident à cela…
Bonne journée, je reviendrai vous lire…
Oui, chacun fait comme il peut. L’important étant de … vouloir faire quelque chose et pas que les autres fassent… Je pense que tout est là aussi. Et oui, les épreuves font mal mais renforcent et libèrent de plus en plus!
Merci de votre visite!