Un visiteur dans la neige…

Mon ex-mari et moi aimons les animaux, ce n’est plus un secret. Il y a plus d’une dizaine d’années maintenant, nous avions une imprimerie. A l’arrière, une de ces ruelles qu’on appelle « coupe-gorge » passait entre d’autres commerces et débouchait sur un parking et la courette d’un garage. C’est là, entre les vieux pneus éventrés, batteries rouillées, morceaux de carrosseries, jantes cassées, briques, grillage envahi de liserons qu’une colonie de chats survivait. Olgo, Tommasina, Voyelle, Annie, Lolo, Mini-Olgo et bien d’autres venaient, silencieux et furtifs, manger le repas quotidien que nous leur servions dans la ruelle. Parfois quelqu’un manquait à l’appel, et on le regrettait, on pensait à lui, on avait le coeur gros. L’hiver on leur dégageait le passage à la pelle, ou on leur apportait le repas derrière une congère du parking, sachant qu’ils avaient trop peur pour manger à découvert. Témoignage d’une rage de vivre, leurs traces de pas dans la neige nous remplissaient de tristesse.

Nous avions sympathisé avec Maree, serveuse dans un diner de la route 46 qui, chaque nuit avant de rentrer chez elle, leur apportait des restes. Elle en avait même adopté quatre. Nous, nous avions eu Teeshah et Fifi dans un refuge, et capturé Voyelle (qu’on avait cru être un Voyou avant d’y voir plus clair…). C’était plus qu’assez.

Mais un jour d’hiver cruellement froid, alors que nous pleurions la mort de Lolo que malgré nos bonnes résolutions nous avions attrapé afin de l’adopter pour hélas découvrir chez le vétérinaire qu’il avait le sida, Maree nous a informés d’un nouveau-venu, un jeune chat noir très amitieux qui lui faisait du charme en disant avec les yeux, selon elle, « Take me, take me! » Il avait un oeil légèrement voilé. Elle lui avait installé une boîte en carton avec un trou sur le côté et des lainages à l’intérieur. Bien sûr, mon mari est allé voir le jeune félin qui, juché sur une vieille batterie de voiture, miaulait un chant de séduction comparable à celui de la Lorelei.

Il n’y résista pas plus d’une nuit blanche d’hésitations. Il faut dire qu’elles étaient froides, ces nuits-là! Moins 20 degrés, et venteuses…

Un peu inquiets quant à la méthode pour l’attraper – Voyelle m’avait coûté trois jours d’hôpital après m’avoir mordue, et Lolo nous avait fait faire un rodéo dans l’imprimerie – nous sommes allés à sa rencontre avec une boîte à chat ouverte dont s’échappaient les effluves de Friskies au filet de boeuf en jus, et … hop!, il y est entré d’un seul élan en pensant « Je vous ai bien eus, maintenant vous me gardez! »

Le rendez-vous chez le vétérinaire nous a appris qu’il avait la leukose du chat. Voulions-nous le supprimer comme Lolo? Noooon, nous le pleurions encore, Lolo, pas question, on allait voir… Il avait aussi des puces, des vers, une sale toux et deux testicules ne demandant qu’à servir. On l’a débarrassé du tout et il est resté deux mois dans l’imprimerie, pour habituer graduellement nos trois chats à cette nouvelle odeur que nous ramenions avec nous et voir comment évoluait sa santé. Le week-end, j’allais passer plusieurs heures avec lui (notamment à la rédaction des Romanichels!). On lui laissait le chauffage.

Et bien souvent… on le surprenait qui grattait sous la porte donnant sur le coupe-gorge, reniflant un visiteur assidu. Quelqu’un lui rend visite, pensions-nous, tristes pour lui et son fidèle ami.

Au bout de ces deux mois, Zouzou – il s’était gagné un nom! – était rétabli et comme j’avais lu que la leukose du chat ne menaçait pas les chats adultes en bonne santé et pouvait même disparaître, il a fait son entrée officielle chez nous. Dans une fanfare de farouches feulements et chants de gorge. Mais les démonstrations de force et virilité entre Teeshah et lui finirent par se calmer, et nous pûmes nous abandonner au plaisant sentiment d’avoir fait une bonne action. Mais quatre, c’est vraiment le maximum disions-nous avec conviction.

C’était compter sans Maree. J’étais en Belgique, ayant laissé derrière moi quatre chats et un mari seul, innocent et influençable. Et Maree, paniquée, lui donna un coup de fil: Annie, la petite chatte – seule survivante du parking, fille de Tommasina et soeur de … Voyelle! – n’avait plus où aller et passait de sous une voiture à l’autre, terrifiée. Apparemment le garagiste avait mis de l’ordre dans sa courette et l’avait délogée. Son dernier petit avait disparu, sans doute dévoré par le raton-laveur qui maintenant mangeait aussi ses repas. Et alors que depuis des années elle fuyait les trappes que Maree et d’autres âmes charitables plaçaient pour tirer ces malheureux chats d’affaire, elle avait consenti, à bout de forces, à s’y laisser prendre. Maree l’avait fait stériliser mais ne pouvait la garder.

Et c’est ainsi qu’à mon retour de Belgique il y avait un nouveau « chat sauvage » (Annie et Voyelle étaient nées sauvages et n’avaient jamais eu de contacts avec les humains, mais leur mère Tommasina, très douce et caressante, fut adoptée à Boston). Isolée dans une pièce, tapie sous le radiateur, le regard fou, si maigre et affaiblie qu’on la voyait littéralement mourir jour après jour. Il fallut l’endormir pour la porter chez le vétérinaire. Un autre que le premier qui aimait trop l’euthanasie à notre goût, et nous ne pouvions oublier Lolo. Cette fois nous allâmes chez « le » vétérinaire qui passait pour la réincarnation de Saint François d’Assise, le docteur Cameron. Un vétérinaire qui donnait des bisous à ses  patients et dépensait tous ses revenus à aider les chats abandonnés. Un saint je vous dis.

Alarmé de son état – elle n’avait plus aucune masse musculaire! – et conquis par notre esprit chevaleresque (il est vrai que personne n’aurait trouvé Annie mignonne et attachante à ce stade-là!) il nous a fait une grosse ristourne sur un traitement qui, malgré tout, restait bien cher. Mais Annie se mourait de bartonella.

annie-fourmiPeu à peu elle s’est remise, circulant furtivement de sa chambre à la cuisine où se trouvaient la nourriture et la litière. On devinait une ombre grise le long du mur, on n’avait jamais le temps de la voir. Elle était si menue qu’elle ressemblait à une fourmi, avec son petit visage triangulaire et grave. Sa queue avait l’épaisseur d’un ver de terre…

Les autres n’y avaient porté aucun intérêt tant qu’elle était mourante et isolée, mais bien vite une chose devint évidente: Zouzou et elle s’adoraient! C’était à qui lècherait l’autre avec le plus d’amour. Elle se comportait en mère avec lui, et lui en gamin espiègle, jouant tendrement pour finir par s’exciter et dépasser les bornes, se méritant alors une bonne rouste.

Le visiteur nostalgique dans la neige, c’était elle…

annie-et-zouzouBien nourrie, bien soignée et surtout, le coeur au paradis pour avoir retrouvé son « fils adoptif », elle s’est littéralement épanouie. Elle devint vite une petite grosse, jouette et extrêmement intelligente, d’une mauvaise foi crasse en ce qui concernait son galopin de fils. A deux ils tendaient des embuscades au pauvre Teeshah pour lui piquer sa place préférée au soleil, et quel que soit l’acte sournois de ce flibustier de Zouzou, elle lui donnait son soutien inconditionnel. Elle a reconnu sa soeur Voyelle aussi, après deux ans de séparation, mais de natures différentes elles s’occupaient peu l’une de l’autre.

Pour qui se le demanderait, aussi bien Voyelle qu’Annie ont utilisé la litière immédiatement, ce qu’on dit « impossible » pour des chats nés sauvages. De plus, Annie avait été en contact avec Lolo qui avait le sida et Zouzou qui avait la leukose du chat (qu’il n’avait plus!), et elle-même n’avait aucune de ces maladies.

Quant à Zouzou, la tache laiteuse qu’il avait à l’oeil ne l’a pas gêné pendant cinq ans, et puis soudain les choses ont mal tourné et il fallu l’énucléer. Mais il est resté un impitoyable chasseur de tamias, geais bleus et lapereaux, et débordait toujours d’amour pour Annie.

zouzin

Il est mort le 24 décembre 2016 au petit matin, et sa maman adoptive Annie n’ira plus loin non plus, une vieille dame de 16 ans qui a passé ses premières années dans la rue et est maintenant percluse de rhumatismes, plus une allergie récurrente qu’on ne peut soigner qu’à la cortisone. Mais sans nous… elle serait morte en 2005…

Les animaux de compagnie ne sont pas « que » des chats, chiens, perruches etc… Ils ont leurs affections, leurs violences, leurs courages, leurs gourmandises, leurs peurs, leurs générosités. Et chacun d’entre eux a, pour qui les aime, le privilège d’être unique, et laissera une trace unique.

45 réflexions sur “Un visiteur dans la neige…

  1. Armelle B. dit :

    O combien je partage cet article, chère Edmée ! Chat, chien, oiseau, chèvre, cochon, poulet, tous ces animaux font partis de notre arche .. de Noé. Vous savez comment nous sommes parvenus, nous-mêmes, Yves et moi, à obtenir des résultats stupéfiants de la part de nos deux petits poissons, totalement apprivoisés et vrais compagnons de vie malgré leurs petites douleurs désormais. D’ailleurs des vidéos très touchantes, qui apparaissent régulièrement sur Facebook, nous persuadent que nous n’avons pas fini d’être surpris par nos animaux à poils, à plumes et à écailles.

    • Edmée dit :

      Je trouve aussi qu’ils nous surprennent énormément, et que si nous admettions d’emblée leur intelligence nous sauterions pas mal d’étapes. Nautilius et Globulette sont de véritables « interlocuteurs », communiquant avec intelligence. Nous avons eu de même avec certains chats ou chiens ou autres animaux, Zouzou par exemple était amoureux uniquement « de moi » tant que la décision de le garder quel que soit son état de santé n’était pas prise. Il sentait que je serais l’élément décideur. Une fois décidé… je suis passée en numéro deux, mon mari étant désormais son grand préféré. Instantanément. Il m’aimait encore naturellement; mais finis les excès de doudouces et clignements d’yeux 😀 … il restait l’affection, les doudouces « en son temps »… Petit futé!

  2. laurehadrien dit :

    Une meute de chats ! Quelle tribu ! Chez moi ce sont les chiens et… un à la fois. Enfin pour l’instant…

  3. anne7500 dit :

    Quelles belles histoires ils ont vécues, ces chats ! Le départ de Zouzou doit être un gros chagrin, une grande perte, comme je compatis, Edmée. Pour l’instant je n’en ai plus « que » deux, depuis le départ d’Arsouille il y a deux ans, des femelles qui ne s’entendent pas beaucoup mais qui m’apportent chacune leur précieuse cargaison d’amour et d’indépendance.

    • Edmée dit :

      Oui le départ de Zouzou m’a prise de surprise (on s’attendait à celui d’Annie qui est toujours là) et m’a beaucoup chagrinée… Mais en effet chaque relation est différente et un magnifique échange d’être vivant à être vivant, un animal et l’autre (parfois) humain 🙂 Bonne vie à vos deux amies chattes!

  4. Une imprimerie et à l’arrière une ruelle qu’on appelle « coupe-gorge ». Tu avais tout pour devenir un auteur de romans policiers :))

  5. Et dire qu’il y a des gens qui peuvent abandonner leurs animaux… Bon week-end Edmée.

  6. celestine dit :

    Ta chronique féline m’ irrésistiblement fait penser à Colette, l’amoureuse des chats…c’est gai, primesautier et plein de tendresse, et j’ai un grand soupir de nostalgie en pensant à Vanille et Cookie qui m’ont laissée l’année dernière à quatre mois d’intervalle. Une maison sans chat, ça n’est plus tout à fait une maison…
    Baci sorella
    miaou à Annie
    ¸¸.•*¨*• ☆

    • Edmée dit :

      Il reste toujours les coins où ils se sont frottés, se sont roulés en petit « chat peau », laissant leur odeur, leur image et la douceur infinie de leur calme…

      Baci sorellita!

  7. Lauriza dit :

    J’aime les animaux et dans mon enfance nous avions une chatte qui faisait régulièrement des petits. Elle habitait une petite cabane au fond du jardin, maman ne désirant pas avoir de poils à la maison. Alors nous allions souvent au fond du jardin pour jouer avec elle. Par contre, nous avons eu un chien pendant 17 ans, de 1976 à 1993, un bâtard merveilleux à qui il ne manquait plus que la parole. Ayant eu trop de chagrin à sa mort, nous ne l’avons pas remplacé. Belle journée Edmée !

    • Edmée dit :

      17 ans, c’est une longue vie pour un chien qui avait sans doute, en plus de la chance de faire partie de votre famille, celle d’avoir des gènes de bâtard, des gènes solides et bien mélangés! Bon week-end chère Lauriza!

  8. gazou dit :

    Nous n’avons pas l’habitude d’avoir des animaux chez nous…cependant, la chienne d’un voisin nous a adoptés et vient régulièrement se poser sur le pas de la porte, il lui arrive même d’aboyer quand des promeneurs passent sur le chemin…Et si un chat ou un chien s’aventurent dans le jardin, elle n’est pas contente et le montre..et si nous partons nous promener, elle nous accompagne volontiers

    • Edmée dit :

      Ce sont souvent les animaux qui nous choisissent, c’est vrai. Je me souviens de Minette qui a suivi ma mère dans la rue, de Fritz qui accepté que je le prenne dans mes bras pendant des kms sans me connaître et est resté chez moi, de Zouzou qui a sauté dans la boite à chat, de Pompon qui m’a choisie, se détachant d’une nichée de chatons pour venir sur mes genoux, début d’un grand amour…

  9. sandrinelag dit :

    Magnifique louange à ses animaux tant aimés, nos compagnons de route qui, chacun, affichent une personnalité unique que l’on n’oublie jamais. Ils sont membres à part entière de notre communauté, chats, chiens, chevaux, ânes, oiseaux et tant d’autres, ce petit peuple de la terre, que nous maltraitons trop souvent. Une bouffée de gratitude, en te lisant, m’emplit le coeur quand je pense à tous ceux que j’ai croisés, que j’ai aimés et qui s’en sont allés.

    • Edmée dit :

      Moi aussi, je les ai tous connus, aimés, baptisés et pleurés… Et ils m’ont beaucoup donné et moi aussi… Ce fut toujours un échange, et pas une « possession »… Et c’est un don que de les aimer!

  10. bizak dit :

    Je n’ai pas adopté d’animaux de compagnie, comme les chiens , les chats, que m’a sœur elle, aimait s’ en faire entourer, mais je n’oublierais jamais la mort de mon petit chardonneret qui m’avait vraiment étriller mon coeur de tristesse. Très beau ton texte Edmée, une belle saga animalière.

    • Edmée dit :

      Oh bien sûr, un chardonneret prend la même place qu’un poulain ou un chat… Un poisson rouge aussi. C’est juste ce splendide sentiment de confiance, de foi, de fidélité, d’amour sans contours, toute cette joie de vivre que nous aidons à fleurir!

  11. griseldis dit :

    Qu’est-ce que j’aime quand vous racontez les animaux! Le chien de votre mère qui a senti son dernier départ est un de vos récits qui me suit. Mon pseudo, du reste, est le nom d’une chatte défunte. Comment peut-on vivre sans chat? Je crois que je ne pourrais pas.

    • Edmée dit :

      Je vis sans chat depuis deux ans, quand j’ai dû faire endormir ma vieille Fifi de 19 ans et demi. Pour le moment je n’en reprends pas mais mes chats et chiens partis sont toujours très vivants dans mes souvenirs, et aimés…

      Bonne année Griseldis! Joli nom!

  12. On n’oublie pas ses petits animaux, Zapi est toujouts bien vivant dans mes souvenirs.

  13. Damien dit :

    Chico, le petit chien japono-vietnamien, est parti cet automne après 18 ans de service à chasser les rats qui peuplaient notre tanière au Vietnam, à gambader dans les forêts, à attendre – inquiet – le retour des maîtres…Alors, je comprends bien ta tristesse. Il y a la perte de l’animal, mais aussi la nostalgie de tous ces moments vécus avec eux, chiens ou chats ou perruches ou poissons.

    • Edmée dit :

      C’est vrai, tout à fait vrai. Ils semblent emporter quelques pages de notre vie, avec des images. Et puis malgré tout on réalise qu’on peut tous les faire revenir le temps d’une nostalgie, de sourire en les revoyant… Oui, quel que soit leur « genre animal »… que de leçons données en toute humilité ils ont eu la patience de nous donner…

  14. Binh An dit :

    Belle histoire, douce histoire, que j’ai lue d’un trait.

    Devant ma fenêtre, dehors, il fait nuit, une très froide nuit d’hiver.
    J’imagine dans ma tête, une vieille rue, un garage, des vieux pneus éventrés, des batteries rouillées, morceaux de carrosseries, jantes cassées, briques, grillage, …
    et dans ce monde un peu perdu, voilà qu’ Olgo, Tommasina, Voyelle, Annie, Lolo, Teeshah, Fifi, venant on ne sais d’où, viennent solliciter un refuge, des nourritures, des soins, beaucoup de soins, l’amitié, l’amour,
    traînant avec eux sida, leukose, rhumatismes, bartonella,
    et puis un jour, sans dire un mot, s’en vont mourir pour un autre monde tout aussi inconnu,
    donnant en échange beaucoup de présence certes, mais un peu d’amitié, un peu d’affection, car, par définition, un chat, ça ne se donne pas….

    tout ce monde et ces événements se déroulent doucement, tristement, dans ma tête,
    et je me dis, le bonheur dans cette vie vient plus de ce qu’on donne que ce ce qu’on reçoit…

    heureuse Edmée qui sait donner son cœur aux chats.

    • Edmée dit :

      Voici vraiment un commentaire agréable à parcourir…

      Non un chat ne se donne pas, mais il donne, et a de la générosité en prenant…

  15. Tania dit :

    Une histoire de chats et d’humains très émouvante, merci de nous l’avoir racontée, Edmée. On sent qu’ils ont été aimés.
    Peut-être est-ce moins douloureux de perdre un chat quand on en a plusieurs, mais comme ils ont chacun leur caractère et leur comportement bien à eux, je me trompe sans doute. Quel chagrin d’en être séparé pour toujours, quelle fête que leur présence !Mina, deux ans, recueillie à trois mois dans un refuge, était la plus malingre de la portée et ne semblait pas très vaillante – si craintive qu’il a fallu une semaine pour qu’elle accepte le contact. Aujourd’hui c’est la plus affectueuse des chattes, poids plume (3k100) mais un coeur gros comme ça.

    • Edmée dit :

      Oui, chacun a son caractère et on est plus proche de certains tout en les aimant tous. J’ai encore mal quand je pense à la mort de mon chat Pompon en … 1971. Pendant des années j’ai rêvé que cette fois, j’arrivais à le sauver. Mon père a évoqué jusqu’à la fin la mort de son chat Sammy, mort alors qu’il avait (mon père) 22 ans… C’est étrange…

      Bravo Mina le petit tanagra félin 🙂

  16. Françoise dit :

    Quel joli billet, et comme je l’aime !… Lorsque nous avons eu notre petite minette, elle était très sauvage, et pendant les premiers quinze jours, on jouait à cache cache avec elle. Si bien que j’ai décidé un jour de la prendre de force dans mes bras, et de lui prodiguer des caresses, tout en lui parlant tout doucement dans le creux de ses oreilles. Petit à petit, elle s’est laissée apprivoiser, et elle ne réserva désormais ses câlins qu’à moi, elle est toujours restée très sauvage. Il y a un an et demi, elle a disparu alors qu’elle avait tout juste 13 ans. Elle me manque beaucoup. C’est qu’on s’y attache à ces petites bêtes, hein ?
    Beau week-end à toi, Edmée.

    • Edmée dit :

      Annie était tellement terrorisée par les humains (elle avait sans doute 4 ans quand nous l’avons prise, un record pour ce type de « vie » », et aucun contact humain sauf les gamelles sur lesquelles elle se ruait quand tout le monde avait disparu) qu’elle restait tapie sous le radiateur, me dardant d’un regard affolé. Tous les jours j’allais dans cette pièce et lui chantais…(heuuuuuuuu… oui mauvais choix mais elle a aimé!) Annie aime les sucettes de Gainsbourg. Elle sentait ma voix relaxée, et se détendait. Elle a appris à me connaître ainsi, et une nuit… elle a sauté sur mon lit (dont elle est descendue dès que je me suis officiellement réveillée le matin). J’ai dit au vétérinaire « elle est heureuse » et il a demandé « comment savez-vous ça? » et moi « elle saute sur mon lit quand je dors » 🙂

      Oui nous les aimons, et vivons avec eux de vraies histoires d’amour!!!

      Bon week end et bonne année, Françoise!

      • Françoise dit :

        Petite minette tigrée, ma minette était tout le portrait de ta petite Annie. 🙂
        Une bonne année à toi aussi, Edmée. 🙂

      • lulu dit :

        Nous avons adopté une « fratrie » de chats en 1998, deux femelles et un mâle. Leur maman avait été tuée par le boxer d’une amie, et elle les avait soignés, mais ne pouvait les garder (boxer mangeur de chats…) Nous les avons mis dans une pièce, dans laquelle nous allions matin et soir, espérant les sociabiliser. Fame était la plus récalcitrante, elle a pleuré pratiquement non stop pendant 15 jours, ne se laissait approcher par personne, puis… un jour, elle a décidé qu’elle allait nous faire confiance. Nous pouvions la caresser, Alleluiah! Puis nous avons pu la prendre dans nos bras! Et pour finir, c’était la carpette de la maison, quand nous recevions des amis avec des enfants qui voulaient prendre un chat dans leurs bras, c’était Fame qu’on leur donnait, qui se laissait faire, une vraie peluche! Comme quoi… Elle est décédée il y a deux ans, je pense souvent à elle, elle a été la chérie de notre fils adoptif, il y avait un lien fusionnel entre eux.

        Biz,
        lulu

      • Edmée dit :

        J’aime beaucoup l’histoire de Fame et ses frères et soeurs… Comme Annie, elle a dû être terrorisée et puis soudain s’ouvrir à la confiance. Ils ont alors une vie magnifique et qu’ils remplissent de chaleur… Je n’en ai oublié aucun, même ceux que j’avais toute petite, je peux en réciter les noms – des chats et des chiens – mais avec certains ce fut « autre chose », comme avec les humains finalement…

        Biz

  17. Marie-Hélène dit :

    Ah quelle belle histoire et quel bain de pelages soyeux ! Merci pour ces biographies si vivantes, longue vie ici-bas à tous ces doux chats qui vous restent, et longue vie dans le vent à celleux qui vous ont quittés… Je leur dédie cette jolie chanson :

    • Edmée dit :

      Merci Marie-Hélène, ils sont gâtés avec Murat! Annie, la maman adoptive de Zouzou, se meurt elle aussi, mais bien entendu sans son galopin… la vie n’avait plus le goût d’antan… Ils seront bientôt réunis, et j’en aurai un de plus à regretter…

      Merci de votre visite!

  18. blogadrienne dit :

    merci pour ces belles histoires si reconnaissables! j’ai revu certains de mes chats, reconnu des situations, bref j’ai été émue 🙂

    • Edmée dit :

      Je pense que tous ceux et toutes celles qui sentent la connexion avec les animaux… retrouvent ici des échos connus! Et vive la vie et l’empathie et tout le bien qui jaillit de ces simples gestes!

  19. PHILIPPE D dit :

    Prendre des animaux domestiques, c’est accepter de les perdre un jour ! En général, on leur survit ! Il est dur de perdre un animal, autant peut-être qu’un humain pour certaines personnes.
    Bonne fin de semaine.

    • Edmée dit :

      Oui, leur vie est plus courte que la nôtre et ça apprend aussi aux enfants la perte de la mort, le souvenir qui aide, et aussi la découverte qu’un chat ou chien ne remplace pas un autre mais apporte aussi quelque chose… J’ai vu mourir tous mes chats, chiens, souris blanches, canaris, perruches, poissons, même des poules que j’aimais, et pour certains… j’en rêve encore, et j’ai encore mal en me souvenant de leur mort. Pour d’autres ce fut plus « naturel », mais jamais ça n’a été indolore… (Heureusement que pour la poule j’ignorais qu’elle était dans le bouillon 🙂 )

  20. Pâques dit :

    Une bien belle histoire, d’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours eu une passion pour les animaux, mais à l’époque j’habitais à la campagne, près de chez moi, des vaches en pâture et j’étais absolument terrorisées par les vaches ? Le médecin de famille a conseillé d’adopter un chien avec un pelage blanc et noir, poils courts un aspect ressemblant en miniature ! C’était loufoque mais cela a marché 🙂 J’ai adoré mon Loulou et les vaches de la prairie derrière la maison !!!

  21. Alain dit :

    Magnifique ! Tout en vivant à paris, j’ai eu chats et chiens. Quand je partais en voyages un ou une ami(e) venait s’installer à la maison pour leur éviter un dépaysement qu’ils n’auraient pas apprécié. Dali, noire comme l’ébène, Isis, qui adorait les bananes, Scarlett que nous avons baptisé trop tôt. Rhett aurait été plus en adéquation avec son sexe. La dernière, Pauline, une miraculée qui me suivait comme un petit chien. Un trésor de tendresse. Elle est morte naturellement et d’un seul coup dans mes bras. Un choc après 21 ans de caresses, de ronron et d’amour. Pour mes deux derniers chiens des histoires d’amour inoubliables. Le premier Enzo qui avait du mal à supporter certains de mes proches. La vie m’a prouvé que c’est lui qui avait raison ! Et enfin, mon fidèle Homère que j’ai pris à la SPA quand j’ai compris que les évènements mettaient ma vie entre parenthèses. Nous nous sommes sauvés mutuellement. Nos amis les bêtes ? Souvent bien plus que ça ! Bonne soirée chère Edmée.

    • Edmée dit :

      Eh bien pour t’avouer; Olgo était une Olga avec des castagnettes, et Voyelle était un voyou sans castagnettes… Tommasina était un Tommaso avec castagnettes, car en italien d’un curieux on dit « Tommaso ficcanaso » (Thomas qui met son nez partout) et elle n’avait rien de bien viril, la petiote…

      Mais tu as raison… que de choses ils nous enseignent et nous apportent… des leçons qu’ on n’apprend pas sans la « full immersion » 🙂

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