Le bonheur d’être là …

Le monde est plein de gens heureux, qui ont pourtant émergé de drames sans nom. En parlent ou pas, mais ne les portent pas en étendard. Viols, passages à tabac, camps de concentration (il y en a encore qui les ont connus), deuils terribles, enfances noires, pauvreté, handicaps, abandons et humiliations en tous genres. Oui, le monde en est plein.

 

Pierre Bonnard - Nu à contre-jour, 1908

Pierre Bonnard – Nu à contre-jour, 1908

Peu sont ceux ou celles qui n’ont pas ou n’auront pas leurs tragédies de vie. J’en connais beaucoup, et je suppose que j’en connaitrai encore d’autres.

 

On peut vivre heureux même si on a un chagrin en filigrane. Un chagrin ou une cicatrice que le reste du monde ignore, ou croit oublié. On n’oublie pas. On ne vit plus de la même façon  après certaines souffrances. Mais… on vit ! On chante, on rit aux larmes. On se réjouit de sottises, on aime la gourmandise, les bons films, des passe-temps qui font de la passementerie avec le temps. On est généreux de sa joie, de son amour.

 

On a la force de vivre avec une saine faim.

 

Le bonheur d’être là pour le dire – ou le taire – est réel. Et je pense même pouvoir affirmer que ceux qui ont connu le vrai goût du malheur savent combien le bonheur est délicieux…

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41 réflexions sur “Le bonheur d’être là …

  1. Nadine dit :

    Oui, personne n’est épargné par les vicissitudes. Il faut donc savourer chaque instant de bonheur qui se présente. Pour passer un bon moment, je conseille tout simplement d’ouvrir un livre d’Edmée de Xhavée et de se laisser porter par les mots…

  2. mauricestencel2013 dit :

    Bonjour. 🙂

  3. amandine dit :

    évidemment
    ok avec toi
    bisous

  4. colo dit :

    Tu as raison, je crois aussi que les bonheurs sont différemment vécus, plus conscients, plus savourés, et plus partagés aussi.
    Bon weekend Edmée.

    • Edmée dit :

      Une fois qu’on prend confiance en soi, qu’on sait qu’on ne se laissera pas tomber soi-même, qu’on sait où trouver la force, on est tellement plus assurés et plus généreux…
      Bon week end à toi aussi!

  5. Delphine dit :

    Quand on arrive à se désengluer de la noirceur du souvenir et à être disponible pour le savourer.. Je crois que la disponibilité est essentielle pour apprécier les belles et bonnes choses.

    • Edmée dit :

      On a tous besoin d’un temps de guérison. Même les plus forts ont leur « creux de vagues ». Mais on guérit de bien des choses, on est tellement plus solides qu’on ne le craint… et alors petit à petit l’amour des douces choses revient, une à la fois, jusqu’à reprendre tous ses pouvoirs….

  6. gazou dit :

    je ne me permettrai pas de juger ceux qui s’engluent dans le malheur même si leur mal me paraît un peu dérisoire comparé à d’autres…Pourquoi certains ont la force de continuer leur chemin et d’aimer la vie malgré toutes les difficultés qu’ils rencontrent et pourquoi d’autres sont anéantis par des malheurs qui nous paraissent moindres?
    Difficile à dire..Tant de facteurs entrent en jeu…
    Mais je suis d’accord avec toi : on peut connaître de grandes souffrances et néanmoins continuer à savoir savourer les joies qui s’offrent à nous : cela, il faut le dire et le vivre..Merci Edmée!

    • Edmée dit :

      Tu as raison, certains ne savent tout simplement pas sortir du malheur. Ils n’ont pas « les outils ».
      Ceux qui me désespèrent sont ceux qui brandissent le malheur « qui leur est arrivé » comme une excuse à toutes les lacunes et médiocrités à venir. J’ai connu une femme de la soixantaine qui continuait d’expliquer à tout le monde que si elle avait mauvais caractère (un euphémisme, c’était la fille de Dracula et de la Marâtre de Cendrillon) c’est qu’elle n’avait pu avoir d’enfants.
      Mais nous avons tous vécu nos drames, discrets ou sonores, et la vie ne cesse d’être remplie de splendeurs…

  7. Célestine dit :

    Entièrement d’accord avec Gazou. Le seul problème, quand on cache trop bien ses blessures sous le voile rose de l’optimisme, c’est que les gens ne te croient pas quand tu leur dis que tu as eu ton taf de malheur. Ni minimiser, ni exagérer, voilà le secret du dire. Et continuer à sourire à la vie ensuite.
    Ton billet est merveilleux, et me fait un bien fou au sortir d’une période de grande épreuve.
    Je t’embrasse.

    • Edmée dit :

      Vrai aussi…. Faire semblant de rien, c’est peut-être normal et souhaitable en face de ceux que ça ne concerne pas, mais on peut admettre parmi les proches qu’on vit encore mal telle ou telle chose, qu’on est toujours en phase de guérison, ou de recherche de guérison. Pas pour se faire plaindre mais pour avoir le droit à sa convalescence.
      Je t’avoue qu’il y a des évènements de ma vie passée dont je réalise seulement aujourd’hui qu’ils m’ont « marquée » et donc façonnée, alors qu’alors j’ai mis dans un tiroir pour être traité par le temps. Qui a traité en partie, il faut dire 🙂 Mais le souvenir émotionnel lié à ces faits resurgit avec netteté lorsque je suis « sur les lieux du crime » par exemple. J’ai encore peur, confusément, lorsque je descends certains escaliers de la gare de Verviers parce qu’il doit y avoir 40 ans ou plus que j’y ai croisé pour la dernière fois quelqu’un qui m’avait brutalisée. (Rassure-toi, c’est une peur éclair que je domine très bien).
      Je sais que tu as passé des moments noirs. Je veux dire que ça se sentait. Et qu’il te faut ton temps pour te remettre sur gambettes 🙂 Mais tu sais bien que la force est là, et qu’à son heure elle fera le ménage. Courage et … courage encore! Bises…

  8. Armelle dit :

    C’est le sourire à travers les larmes avec la pudeur que cela suppose. Si joliment écrit, Edmée.

  9. « …ceux qui ont connu le vrai goût du malheur savent combien le bonheur est délicieux… ».
    Ce petit bonheur peut parfois tomber du ciel, au moment où l’on s’y attend le moins, sous la forme d’un petit chaton rempli d’amour pour vous et que l’on se surprend à adorer aussi.
    Merci Edmée ! 😉

  10. Tania dit :

    Après deux essais manqués, un 3e sans citer mon blog.

    • Edmée dit :

      Oh c’est super frustrant quand ça arrive, ça! J’ai aussi cette mauvaise surprise parfois! Mais trop dommage qu’on n’ait pas votre adresse blog!

  11. J’ai déjà eu mon lot de soucis, mais pas de tragédie. Donc, je vais être honnête : je ne sais pas comment je réagirais dans ce cas-là. Ton billet rejoint l’œuvre de Colette Nys-Mazure qui écrit souvent que bien qu’étant devenue orpheline à 10 ans, cela ne l’a pas empêché d’être ensuite heureuse. Bon dimanche ensoleillé.

  12. Pâques dit :

    C’est un beau billet qui fait du bien à l’âme …
    J’aime bien cette phrase de Prévert – Et si on essayait d’être heureux ne serait-ce que pour donner l’exemple …
    Parfois il me faut du courage pour afficher un sourire mais l’autre me le rend et avec lui une parcelle de bonheur à cultiver …
    Bonne semaine.
    Bises

    • Edmée dit :

      Oui, il nous faut du courage pour continuer de porter optimisme et joie sur le visage. Tu fais bien de le rappeler car d’aucuns croiraient que pour nous … c’est « du nanan »… Oh que non. Notre vie n’est pas plus facile que celle des autres mais nous choisissons de lui garder un cap vers la joie …

  13. Danielle Bellefroid dit :

    l

    La vie n’est pas un long fleuve tranquille, mais rien ne vaut la vie 🙂
    Merci pour ton merveilleux billet qui nous le rappelle Edmée.
    Bisous

    • Edmée dit :

      C’est un long fleuve et au bout nous sommes couverts de bosses et débris. Mais nous nous reposons dans les criques d’eau pure, jouons avec les nénuphars, admirons la danse des mouches d’eau et écoutons le chant des crapauds amoureux… et c’est si beau! Bisous!

  14. amandine dit :

    hello et bon aprem ce mardi lol

  15. Lauriza dit :

    Grâce à Célestine, je découvre ce billet. Très beau et qui rejoint ma pensée.

  16. Philippe D dit :

    Il faut sans doute avoir connu le gout du malheur pour apprécier le bonheur à juste valeur. Pourquoi ne pas se contenter de petites choses, de petits bonheurs au quotidien?
    Certains se remettent mieux et plus vite que d’autres; certains ne sortent pas de leur misère. IL faut du courage, un esprit positif et se dire qu’on choisit d’être heureux ou pas.
    Bonne fin de soirée.

  17. amandine dit :

    Une hirondelle a fait le printemps lol
    ah ah
    bises

  18. J’ai déjà commenté, mais je repasse voir les commentaires et te souhaiter une bonne fin de semaine. A bientôt Edmée.

  19. Il y a aussi tous ces gens qui se plaisent dans le malheur et ils sont nombreux! Alors, ils les racontent et se retrouvent seuls, forcément. Le bonheur peut s’apprendre, aussi…

    • Edmée dit :

      Oui, tu as raison, le bonheur peut se choisir. Mais quand on est un maussade heureux, certains préfèrent parfois être un martyr triomphant 🙂

  20. Alain dit :

    Enfin le plaisir recouvré de découvrir tes articles. Ça aussi, c’est du bonheur !

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