« Si ce sont des roses, elles fleuriront ». Joli proverbe italien qui dit bien qu’on ne peut savoir d’emblée si les boutons seront roses ou… ou quoi ?
Des câpres peut-être…
On rencontre un garçon, ou un homme selon l’âge qu’on a. Il plaît et on lui plaît. On s’est rencontrés chez des amis communs, ou dans un lieu qui nous a attirés tous les deux aussi… il y a un point de partage en tout cas. Plus libre qu’autrefois, où le rayon d’exploration était plus réduit : on incluait aussi dans les limites le milieu et la fortune, le rang.
Et puis voilà…
Il y a tout ce qui ne se voit pas, ce qui sera dissimulé, contrôlé, détourné pour les besoins de la conquête. Avec souvent l’illusion sincère qu’avec cette personne-là on saura ne pas trop boire, ne plus mentir, éviter les colères, maîtriser la jalousie. Après tout… on ne vit pas ensemble dès le départ et on a de longs entractes pour reprendre contenance, donner des coups de poings dans le mur et boire comme un trou. Pour réapparaître sous son plus bel apparat et reprendre l’idylle sur fond sonore d’André Rieu et son orchestre…
On est alors partis pour un bocal de câpres au vinaigre, et un peu trop salés même…
Les roses en revanche, montrent bravement leurs épines, leurs caprices, leur fragilité. Leur douceur sous la pluie, leur soif de soleil. Leurs senteurs généreuses…, leur crainte des pucerons… On peut composer le bouquet, on peut miser sur sa beauté, apprécier les teintes ni tout à fait blanches ni tout à fait roses, toujours ombrées ou ourlées de nuances tendres mais parlant de différences, d’incertitudes…
Il reste encore beaucoup à faire…
Car chacun le sait… les roses demandent beaucoup de soins !
Mais… se son rose, fioriranno !
Comparaison très inspirée révélant une belle expérience. 🙂
Ha ha ha! Mais tu sais, je me nourris aussi des expériences des autres… et on observe ces deux scenarii sans devoir trop chercher 🙂
Sans te désobliger, chère Edmée, un doux dicton de « mon pays » (pas très éloigné du tien) dit avec sagesse : on n’est pas « vieux » sans avoir de l’âge. 🙂 🙂
Bien vu. Je ne conteste pas 🙂
Les femmes elles-mêmes ne sont-elles pas comme les roses ? Tendres, touchantes, délicates, fragiles, mais avec tout de même des épines qu’il ne faut pas négliger . :))))))
Absolument 🙂
L’évocation d’André Rieu me met immédiatement dans une humeur facétieuse.
Le sémillant André Rieu et son violon, la mèche laquée, l’oeil de velours! Le Claydermann du violon, le Frédéric François de l’archet, le Julio du manche.
Aaah! merci Edmée, André Rieu, je l’avais oublié et le voilà qui resurgit, la crinière cernée d’un flou pastel, avec ses ricochets sucrés. Aaaah!!!
🙂
😀 😀 : D
Ah oui ! « André Rieu et son orchestre… »
L’homme qui réussit l’exploit sans cesse renouvelé de massacrer la musique classique comme personne avant lui n’y était parvenu !
Rieu, champion olympique du mauvais gout qui s’est fait orchestre !!
Encore encore !
C’est l’équivalent de la collection Harlequin pour la littérature 🙂
Une fort juste périphrase. L’art de dire en suggérant.
Les Italiens sont sages sur le chapitre de l’amour 🙂
Bien que très juste dans le genre humain, où l’on ne découvre que plus tard si c’est du lard ou du cochon, dans le monde floral, c’est beaucoup moins caché. Lorsqu’on voit un bouton de fleur, on sait tout de suite si c’est un bouton de rose, aucune méprise n’est possible !
C’est vrai que nous avons tous tendance à cacher nos imperfections, c’est humain, c’est normal. Mais si nous voulons vivre avec quelqu’un, ou simplement avoir des contacts relationnels suivis, il convient de se montrer sans masque. Mais c’est parfois difficile d’avouer ses faiblesses.
Bonne fin de semaine chère Edmée avec de bonnes bises bretonnes !
Florence
C’est difficile, mais essentiel. On ne veut pas non plus que l’autre tombe en amour avec quelqu’un qui n’existe pas et qu’il prend pour nous… 🙂
Bises belges – encore fraiches ce matin!
c’est une belle comparaison 🙂
ça me fait penser à ma grand-mère: le jour où je lui ai demandé son avis objectif sur mon fiancé, elle m’a prudemment répondu que ça ne se verrait qu’à ‘usage, s’il était « le bon » ou pas 😉
Et finalement… c’était bien vrai! On a beau être prudent(e)s, le vivre ensemble fera ressortir bien des choses – de part et d’autre d’ailleurs !
J’aime bien ce dicton et ces suggestions pleines de bon sens
Si on savait à 20 ans tout ce qu’on sait à 65… (Mais on n’aurait rien à raconter, alors 😉 )
Joli texte…
Câpres et roses ne vivent pas bien longtemps. On s’accommode du goût des câpres sur le principe de « faute de grives on mange des merles » ; quand aux roses dès qu’on les aime, on les coupe…
Le désir de possession nous mène à la destruction…
Sourire.
On peut aussi ne pas les couper, et en prendre soin… tout le monde ne veut pas posséder… Certains veulent se donner et qu’on se donne à eux, ce qui est un don volontaire né de l’amour, qui ne signifie que je me donne dans cet instant, je me donnerai peut-être d’autres fois, au gré de l’amour… 🙂
Je suis charmé par ton joli texte, plein de poésie avec ta belle écriture qui donne de la joie aux mots. Tout y est, l’amour, le beau, l’épine, la poésie, tous les ingrédients nécessaires pour un moment de ravissement. Merci Edmée.
🙂 Merci à toi!
Rien ne remplace l’expérience, bien que le sixième sens m’ait souvent dicté de bonnes choses que ma raison a essayées d’enfouir momentanément, mais finalement il s’est avéré que j’avais tort de ne pas écouter mes intuitions qui étaient justes.
Sous de charmants boutons se cachent parfois des fleurs carnivores doucereuses et toxiques. J’en ai connu.
Baci sorella
¸¸.•*¨*• ☆
Oui… parfois on refuse de voir ou d’entendre tant le charme est grand…
Baci Baci sorellita!
J’adore les câpres, leur fleur est superbissime.
Mais en amour…mon père répétait toujours que c’était une loterie. Quoi!!!!! Adolescente je sautais au plafond en l’entendant;-))
Joliment mené ton billet, merci dame Edmée.
Bonne journée.
Je t’avoue que je ne connais pas la fleur du câprier… J’en ai vus un jour mais… en boutons 🙂 Ceci dit… j’aime les câpres dans la cuisine!
Je pense que c’est en partie une loterie car il y a tout ce qu’on ne sait pas de l’autre ni de soi-même en début de vie, et qui va apparaître. Ça va unir ou désunir tout à fait, et on n’a pas le contrôle sur tout… A moi aussi on me le répétait sans cesse 🙂
Bon week-end du 15 août, Colo!
C’est la vie, la beauté de la rose mais aussi ses épines, quand on aime vraiment on oublie les épines …
Tu vas rire, mais c’est comme avec un chien par exemple : si on l’aime, on oublie les contraintes, les poils, les aboiements, etc … on ne voit que la tendresse, les cabrioles !!!
Bon dimanche 🙂
Je pourrais ré-écrire mon billet en l’intitulant : si c’est un chien il aboiera 🙂 Mais tu as raison…
Ton pouvoir d’évocation m’étonnera toujours….
En quelques mots choisis, tout est dit avec tant de talent.
La musique de la phrase est une symphonie riche d’expérience de vie !
J’aie beaucoup cette écriture épurée et cependant foisonnante entre les lignes…
Merci Alainx… J’en suis toute rougissante, mais de plaisir naturellement!
Belle description de la parade amoureuse entre humains.
Comment effectuer sa parade sans se vêtir de ses plus beaux atours, son plus envoutant parfum !
Etre en état d’amour est un état qui ne nous permet pas de tout connaître de l’autre. Et même si chacun dévoile tout, comment savoir si dans le temps ce qui nous touche au coeur, ne deviendra pas au fil du temps des « manies » qui nous feront grimacer ?
L’amour demande que l’on prenne aussi quelques risques.
Quant à couper une rose pour moi cela n’est pas « la » possession, mais bien simplement un hommage à sa beauté, son parfum, qui m’accompagnera et me ravira en m’éveillant chaque matin. Elle aussi me joue sa parade d’amour et j’y succombe. Vase ou jardin, tout comme l’amour, elle m’accompagnera, me ravira, m’enchantera et rendra mes nuits et mes jours plus beaux. Puis elle verra sa beauté se faner, son parfum s’estomper, mais son souvenir restera en moi.
L’amour est surtout une question d’alchimie qui devient fusion, brûlant les épines pour ne savourer que la fleur.
Il y a beaucoup de plats italiens dont la saveur est relevée grâce à ces délicieux et délicats boutons de câpres…
Merci pour ton apport, toujours bien argumenté… Oui, rien ne garantit qu’un amour le restera, car tout et tout le monde évolue lentement. Mais si on ment dès le départ, ou s’il ne s’agissait pas d’amour, eh bien il ne sera pas au rendez-vous. Tout au plus un attachement dans le filet des habitudes et responsabilités. Ma foi, si c’est ce qu’on cherchait, on y sera aussi bien que possible. Pour autant qu’on n’emprisonne pas l’autre dans un « amour » qui n’a pas existé…
Oui, cueillir une rose lui rend hommage, lui donne une maison à parfumer, des yeux qui la suivent heure après heure…
La sauce puttanesca est succulente… avec les câpres! 🙂
Bon 15 août Angedra!